Archives mensuelles : janvier 2021

Portrait Imaginaire D’un Homme De Bon Goût

(Acrylique sur toile, 100/80cm.)

Le Chant D’amour*

*(Acrylique sur papier naturel, 40/30cm, peinture inspirée du poème éponyme de Guillaume Apollinaire (Calligrammes, 1918).
Voici de quoi est fait le chant symphonique de l’amour
Il y a le chant de l’amour de jadis
Le bruit des baisers éperdus des amants illustres
Les cris d’amour des mortelles violées par les dieux
Les virilités des héros fabuleux érigées comme des pièces contre avions
Le hurlement précieux de Jason
Le chant mortel du cygne
Et l’hymne victorieux que les premiers rayons de soleil ont fait chanter à Memnon l’immobile
Il y a le cri des Sabines au moment de l’enlèvement
Il y a aussi les cris d’amour des félins dans les jongles
La rumeur sourde des sèves montant dans les plantes tropicales
Le tonnerre des artilleries qui accomplissent le terrible amour des peuples
Les vagues de la mer où naît la vie et la beauté
Il y a là le chant de tout l’amour du monde

Deux Colombes*

*(Acrylique sur papier naturel, 40/30cm, peinture inspiré d’un poème de Charles Baudelaire, sur l’album de Madame Emile Chevalet (Œuvre posthume).
Au milieu de la foule, errantes, confondues,
Gardant le souvenir précieux d’autrefois,
Elles cherchent l’écho de leurs voix éperdues,
Tristes comme le soir deux colombes perdues
Et qui s’appellent dans les bois.

Le Départ*

(Acrylique sur papier naturel, 40/30cm, peinture inspirée du poème éponyme de Guillaume Apollinaire (Calligrammes, Poèmes de la paix et de la guerre, 1913-1916)
Et leurs visages étaient pâles
Et leurs sanglots s’étaient brisés
Comme la neige aux purs pétales
Ou bien tes mains sur mes baisers
Tombaient les feuilles automnales


Couple Mondain Contemporain

(acrylique sur toile, 100/100cm.)

La Boucle Retrouvée*

*(Acrylique sur papier naturel, 40/30cm, peinture inspirée du poème éponyme de Guillaume Apollinaire (Poèmes de la paix et de la guerre (1913-1916).
Il retrouve dans sa mémoire
La boucle de cheveux châtains
T’en souvient-il à n’y point croire
De nos deux étranges destins
Du boulevard de la Chapelle
Du joli Montmartre et d’Auteuil
Je me souviens murmure-t-elle
Du jour où j’ai franchi ton seuil
Il y tomba comme un automne
La boucle de mon souvenir
Et notre destin qui t’étonne
Se joint au jour qui va finir

Mon Verre S’Est Brisé Comme Un Éclat De Rire*

*(« Mon verre s’est brisé comme un éclat de rire », acrylique sur papier naturel, 40/30cm, peinture inspirée par le poème de Guillaume Apollinaire :
Nuit rhénane (Rhénanes, Alcools, 1913)
Mon verre est plein d’un vin trembleur comme une flamme
Écoutez la chanson lente d’un batelier
Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes
Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu’à leurs pieds
Debout chantez plus haut en dansant une ronde
Que je n’entende plus le chant du batelier
Et mettez près de moi toutes les filles blondes
Au regard immobile aux nattes repliées
Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent
Tout l’or des nuits tombe en tremblant s’y refléter
La voix chante toujours à en râle-mourir
Ces fées aux cheveux verts qui incantent l’été
Mon verre s’est brisé comme un éclat de rire)

Mourir De Tendresse*

*(« Mourir De Tendresse », acrylique sur papier naturel, 40/30cm, peinture inspirée du poème éponyme de Barnabé Farmian Durosoy (1766).
Ô toi ! l’unique objet que mon cœur puisse aimer ;
Toi, qui fis naître en moi le plus tendre délire,
Apprends que le destin te fit pour me charmer,
Et qu’un dieu me créa pour suivre ton empire.
Mon cœur s’attache au tien ; tu fais son existence ;
Le souffle de ta bouche est l’objet de mes vœux ;
Près de toi je l’aspire, et je brûle en silence ;
Je t’adore, et succombe à l’excès de mes feux.
Objet aimé, ta vue est pour moi le bonheur :
Mes sens en sont troublés, mon âme est dans l’ivresse :
Ah ! laisse-moi toujours te dévouer mon cœur,
Te consacrer ma vie, et mourir de tendresse.)

Le Revenant*

*(« Le Revenant », acrylique sur papier naturel, 40/30cm, peinture inspirée du poème éponyme de Charles BAUDELAIRE (recueil « Les fleurs du mal ».)
Comme les anges à l’œil fauve,
Je reviendrai dans ton alcôve
Et vers toi glisserai sans bruit
Avec les ombres de la nuit,
Et je te donnerai, ma brune,
Des baisers froids comme la lune
Et des caresses de serpent
Autour d’une fosse rampant.
Quand viendra le matin livide,
Tu trouveras ma place vide,
Où jusqu’au soir il fera froid.
Comme d’autres par la tendresse,
Sur ta vie et sur ta jeunesse,
Moi, je veux régner par l’effroi.)

Je Voudrais Que Tu Sois Le Paradis*

*(« Je Voudrais Que Tu Sois Le Paradis », acrylique sur papier naturel, 40/30cm, peinture inspirée du poème de Guillaume Apollinaire, « Gui chante pour Lou » (Recueil – Poèmes à Lou)
Mon ptit Lou adoré
Je voudrais mourir un jour que tu m’aimes
Je voudrais être beau pour que tu m’aimes
Je voudrais être fort pour que tu m’aimes
Je voudrais être jeune pour que tu m’aimes
Je voudrais que la guerre recommençât pour que tu m’aimes
Je voudrais te prendre pour que tu m’aimes
Je voudrais te fesser pour que tu m’aimes
Je voudrais te faire mal pour que tu m’aimes
Je voudrais que nous soyons seuls dans une chambre d’hôtel à Grasse pour que tu m’aimes
Je voudrais que nous soyons seuls dans mon petit bureau près de la terrasse couchés sur le lit de fumerie pour que tu m’aimes
Je voudrais que tu sois ma sœur pour t’aimer incestueusement
Je voudrais que tu eusses été ma cousine pour qu’on se soit aimés très jeunes
Je voudrais que tu sois mon cheval pour te chevaucher longtemps, longtemps
Je voudrais que tu sois mon cœur pour te sentir toujours en moi.
Je voudrais que tu sois le paradis ou l’enfer selon le lieu où j’aille
Je voudrais que tu sois un petit garçon pour être ton précepteur
Je voudrais que tu sois la nuit pour nous aimer dans les ténèbres
Je voudrais que tu sois ma vie pour être par toi seule
Je voudrais que tu sois un obus boche pour me tuer d’un soudain amour.)